« Satisfaits » des victoires successives des Forces armées de la RD Congo (FARDC) sur le M23 au Nord-Kivu, les habitants de Butembo ainsi que ceux des territoires de Beni et Lubero encouragent les militaires congolais à « neutraliser les rebelles ougandais ADF/NALU » basés dans les montagnes de Ruwenzori, semant terreur et désolation. Après avoir délogé le M23 de leur dernière ville de Bunagana mercredi 30 octobre, les FARDC vont bientôt lancer un assaut contre les dernières positions de cette rébellion.
« A l’heure qu’il est, plus de 800 personnes, parmi lesquelles des hommes et des femmes, sont en captivité dans la jungle du parc national des Virunga. Même les trois prêtres assomptionnistes y sont encore. Les autorités militaires doivent intervenir pour mettre fin à cette situation une fois pour toutes », a indiqué à Lepotentielonline.com le président de la société civile du secteur de Beni-Mbau, Isse Somo.
Il a souligné que « l’activisme de ces groupes armés rend difficile non seulement la vie des déplacés, mais aussi celle des familles qui les accueillent ».
Campagne de soutien aux FARDC
Les ONG, confessions religieuses, ASBL et les syndicats participent actuellement en nature ou en espèces à la nouvelle campagne de soutien aux FARDC « sur le front » lancée par le maire adjoint de Butembo, Godefroid Kambere Matimnya.
Les personnes morales et physiques, prêtes à célébrer la victoire de l’armée loyaliste, y participent de bon cœur. En retour, un document prouvant la perception de cette contribution sera remis à tous les donateurs.
A la fin de cette campagne de soutien aux FARDC, les contributions seront remises au gouvernement provincial, puis aux militaires qui sont sur le champ de bataille.
« Les comptables d’Etat affectés aux communes et à la mairie seront des dépositaires de ces documents. Le 30 novembre prochain est la date limite du dépôt des contributions », dit une note circulaire publiée mercredi 30 octobre 2013 par la mairie de Butembo.
Le M23 pille des fournitures de bureau à Rutshuru et Kiwanja
Les rebelles du M23 ont pillé, dans leur fuite, des meubles et les équipements informatiques du bureau du territoire de Rutshuru. A Kiwanja, ils ont emporté les meubles, les portes métalliques et non métalliques, les fenêtres et les triplex qui servaient de plafond. Les archives ont été détruites.
Le ministre provincial de l’Intérieur Valérien Mbalutwirandi, qui s’en est rendu compte lors des cérémonies d’installation et de réinstallation des administratifs locaux, a promis d’appuyer ces entités pour qu’elles « retrouvent très vite les équipements pillés ».
Les régies financières, notamment la DGI (ressort de Rutshuru) et la DGR-NK (Rutshuru-centre et Nyiragongo) dont les bureaux se trouvent à Kiwanja, n’ont pas échappé à ces actes de vandalisme.
Quant au bureau du commissariat de la Police nationale congolaise (PNC), il avait été détruit par les jeunes en mars dernier, lors de la scission survenue au sein du M23.
Retour progressif des déplacés à Bunagana
A la faveur de la présence manifeste des Forces armées de la RDC qui tiennent toujours ce jeudi 31 octobre matin en étau le triangle Chanzu-Mbuzi-Runyonyi, des collines situées au sud de Bunagana et où se sont retranchés les combattants du M23, les populations de cette ville frontalière de l’Ouganda, ont commencé de regagner massivement Bunagana, a-t-on constaté sur place.
A Bunagana, les populations civiles qui avaient fui les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 sont retournées sur place dans la soirée après la reprise de cette cité par les forces loyales.
Des scènes de liesses ont eu lieu toute la soirée de mercredi à jeudi, d’après des sources dans cette cité, située à la frontière ougandaise. Bunagana était considérée comme le fief politique et économique de la rébellion.
Les militaires congolais ont pris le contrôle de Bunagana en début d’après-midi de mercredi 30 octobre sans opposition des rebelles du M23, selon des témoins.
Le porte-parole militaire au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli appelle à cette occasion les rebelles, qui résistent encore, à déposer les armes et à se rendre à l’armée régulière, comme l’a demandé mercredi le président Kabila dans un message à la nation.
Les rebelles du M23 occupaient cette cité frontalière depuis juillet 2012, à l’issue de combats qui les avaient opposés aux FARDC.
Les FARDC déterminés à en finir avec les rebelles du M23
L'armée congolaise menait, jeudi, une nouvelle opération militaire pour déloger les quelques centaines de combattants du M23 retranchés dans les collines proches de Bunagana. Selon une source à la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les combats sont entrés "dans une phase finale".
Les irréductibles du M23, soit quelques centaines de combattants, étaient retranchés à près de 2. 000 mètres d'altitude sur les collines agricoles de Chanzu, Runyonyi et Mbuzi, proches de Bunagana et Jomba, deux localités situées à environ 80 km au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
"Ca n'a pas cessé depuis ce matin, les combats continuent malgré la nuit", a indiqué à l'AFP un habitant de Jomba, joint par téléphone vers 18h30 (16h30 GMT), et selon qui une fillette a été blessée par balle dans la matinée.
"L'intensité des affrontements a diminué un peu", a-t-il ajouté, "il semble que les FARDC [Forces armées de la RDC] ont repoussé un peu les rebelles".
Selon ce témoin souhaitant rester anonyme, les soldats avaient "passé la nuit" à Jomba avant de monter au front pour une "opération de ratissage". On entendait très nettement derrière lui des crépitements nourris d'armes légères.
De Bunagana, fief politique et dernière place forte de la rébellion tombée mercredi une journaliste de l'AFP pouvait entendre des détonations d'armes lourdes vers 17h00 (15h00 GMT).
Selon une source à la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les combats sont entrés "dans une phase finale", les FARDC ayant "encerclé les positions du M23 résiduelles pour les déloger".
Depuis la reprise, vendredi, des affrontements entre le Mouvement du 23 Mars (M23) et l'armée, la Monusco ne participe pas directement aux combats, mais elle fournit aux troupes gouvernementales un soutien déterminant en matière de renseignement, d'observation et de planification.
Par ailleurs, le colonel Olivier Hamuli, porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, a annoncé que des combattants du M23 ont commencé à se rendre à l’armée régulière, après avoir pris connaissance de l’imminence de l’attaque de l’armée congolaise.
En outre, le camp des réfugiés de Nyakabande et la ville de Kisoro en Ouganda se vident petit à petit des déplacés congolais qui y avaient trouvé refuge à la suite des combats entre les rebelles et l’armée. Ils ont commencé à rentrer dans leur pays en passant par le poste frontalier de Bunagana libéré mercredi 30 octobre par l’armée congolaise des mains des rebelles.
Joseph Kabila : « L'heure n'est pas à la chasse aux sorcières, mais au rassemblement des Congolais »
Le président Joseph Kabila Kabange a exhorté mercredi 30 octobre à Kinshasa les Congolais au « rassemblement », dans un message à la nation prononcé quelques heures après la reprise par les Forces armées de la RD Congo (FARDC) de la localité de Bunagana (Nord-Kivu), dernière place forte de la rébellion du M23 occupée depuis plus de douze mois.
« L’heure n’est pas à la chasse aux sorcières ou à la recherche des boucs émissaires, mais plutôt au rassemblement des Congolais dans toute leur diversité autour du seul objectif qui vaille : la grandeur et la dignité du Congo », a-t-il déclaré.
« Mettre fin à toutes les activités militaires »
A la suite de la reconquête des localités de Kibumba, Kiwanja, Rusthuru-centre, de la base militaire de Rumangabu et de Bunagana par les FARDC appuyées par la Brigade d’intervention de la Monusco, Joseph Kabila a appelé tous les groupes armés, congolais et étrangers.
« Mettre fin à toutes leurs activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion dans la vie nationale », a-t-il expliqué. « Faute d’obtempérer à cette injonction, ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours », a prévenu le Chef de l’Etat.
« Quant aux groupes armés étrangers, FDLR, ADF/Nalu, LRA et FNL qui continuent de semer la désolation dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute de quoi, ils s'exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours », a-t-il averti.
Il a adressé de vives félicitations à tous les officiers, sous-officiers, caporaux et soldats des FARDC pour « bravoure » et salué la mémoire de tous les soldats aussi bien de l’armée nationale que des Casques bleus de la Monusco « fauchés dans la fleur de l’âge aux côtés de leurs camarades d’armes congolais ».
Aux Casques bleus tanzaniens tués dans les combats, le chef de l’Etat congolais a assuré que « la nation congolaise leur exprime sa reconnaissance » et a présenté « à leurs proches ainsi qu'aux gouvernements contributeurs des troupes de la Monusco les condoléances attristées des tous les Congolais ».
Les pays voisins invités à la mise en œuvre « effective » de l’Accord-cadre
S’adressant aux pays voisins de la RDC, le président Joseph Kabila les a invités à la mise en œuvre « effective et de bonne foi » de l'Accord de paix d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013 par onze pays de la Région et la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies (créant la Brigade d’intervention en RDC composée de 3.069 militaires issus de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Malawi et placée sous le commandement de la Monusco).
Dans son entendement, l’Accord-cadre et la Résolution 2098 sont « la voie royale pour la paix et la stabilité dans la région » des Grands Lacs.
Message à la nation du président Joseph Kabila Kabange
Chers compatriotes,
Après une longue série de harcèlements contre leurs positions et les agglomérations à forte concentration de population, les Forces armées de la République Démocratique du Congo ont reçu l’ordre de réagir. Elles ont ainsi libéré la plupart des entités du Nord-Kivu qui, depuis 19 mois, se trouvaient sous le contrôle des ennemis de la paix. Kibumba, Rutshuru, Rumangabo et, depuis quelques heures, Bunagana, sont de nouveau sous l’administration des autorités politiques et administratives légalement établies.
En même temps qu’elles exerçaient, comme il se doit, leur droit inaliénable de défense légitime, les forces régulières ont, par la même occasion, rempli leur devoir de protection des populations et rétabli l’honneur et la dignité de la Nation toute entière. Au nom du peuple congolais et au mien propre, je félicite tous les officiers, sous-officiers, caporaux et soldats des FARDC qui, au péril de leur vie, se sont de la sorte acquittés de leur serment de défendre la patrie et d’assurer la sécurité de nos frères et sœurs du Nord-Kivu.
Je salue la mémoire des vaillants éléments de nos forces de défense et de sécurité tombés sur le champ d’honneur depuis le début de cette crise. Je pense également aux trois soldats de la paix tanzaniens, ainsi qu’à tous les autres casques bleus de la MONUSCO fauchés dans la fleur de l’âge aux côtés de leurs camarades d’armes congolais. Par ma voix, la Nation congolaise dans son ensemble leur exprime sa reconnaissance. Je présente à leurs proches ainsi qu’aux gouvernements contributeurs de troupes de la MONUSCO les condoléances attristées de tous les Congolais.
Je voudrais également exprimer notre compassion aux familles des nombreuses victimes non combattantes de la violence aveugle dont ont fait montre les traitres et ennemis de notre pays. C’est le lieu de souligner que les options que, dès le début, j’avais annoncées comme réponse à la crise dans l’est de notre pays demeurent d’actualité. Pour mémoire, notre action devait être menée sur le triple plan politique, diplomatique et militaire.
C’est ce qui a été fait.
Je me sens d’autant plus conforté dans la pertinence de cette approche que les forces vives de la Nation, réunies récemment en Concertations nationales à Kinshasa, m’ont adressé une recommandation dans ce sens et que les résultats escomptés sont au rendez-vous.
Le succès de la contre-offensive menée par nos forces de défense et de sécurité dans les territoires occupés du Nord-Kivu, en réaction aux tirs aveugles des forces négatives, n’a donc pas pour conséquence de rendre caduques les options politiques et diplomatiques en cours en vue de rétablir une paix durable. Je réitère mon appel aux éléments du groupe armé qui vient d’être déguerpi des territoires de Nyiragongo et de Rutshuru à se démobiliser volontairement à la faveur de l’initiative de la région des Grands Lacs, faute de quoi nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force. Le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux.
Mettre fin à toutes leurs activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion dans la vie nationale. Quant aux résidus des groupes armés étrangers FDLR, ADF-NALU, LRA et FNL, qui continuent à semer la désolation dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises.
Faute d’obtempérer à cette injonction, ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours. Aux pays voisins, je tiens à redire que la voie royale pour la paix et la stabilité dans la région réside dans la mise en ouvre, effective et de bonne foi, de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ainsi que de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Je les exhorte donc à remplir leurs engagements aux termes de cet Accord et réaffirme la détermination, à ce jour non démentie, de la République Démocratique du Congo à remplir les siens.
Chers compatriotes,
Pour avoir soufferts de la guerre, nous, congolais, connaissons le prix de la paix. Saisissons donc les derniers développements de la situation au Nord-Kivu comme une opportunité pour renforcer la cohésion nationale afin de reconstruire à l’unisson notre beau et cher pays. Dans cette optique, j’en appelle au patriotisme de chaque Congolaise et de chaque Congolais.
Notre devoir aujourd’hui est d’être, chacun, un ardent partisan de la paix et de la cohésion nationale. Nous devons bannir toute attitude, tout propos et tout comportement de nature à exacerber la division entre congolais. Agir autrement serait faire le jeu des ennemis de notre pays. L’heure n’est pas à la chasse aux sorcières ou à la recherche des boucs émissaires, mais plutôt au rassemblement des Congolais dans toute leur diversité autour du seul objectif qui vaille : la grandeur et la dignité du Congo. Que Dieu protège la République Démocratique du Congo et son peuple.
Je vous remercie.
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=> Retour sur le franc succès de l'offensive fulgurante menée depuis vendredi dernier par les FARDC et la brigade d'intervention de l'ONU.
Vendredi 28 octobre. Au petit matin, les hostilités reprennent au sud de la ligne de front sur la colline de Kanyamahoro, à moins d'un kilomètre de Kibumba (ancien poste avancé de l'armée avant la prise de Goma, en novembre 2012, à 25 km au nord de la capitale du Nord-Kivu). Durant les mois précédent, le M23 y avait considérablement renforcé ses positions. C'est donc là que les affrontements sont les plus intenses.
Dans le même temps, les FARDC, parfois assistés de la brigade d'intervention de la Mission des Nations unies en RDC, lance des offensives plus au Nord, avec pour but d'encercler les éléments du Mouvement du 23-Mars (M23). L'armée congolaise se déploie sur deux axes : autour de Rumangabo (seule) et de Rutshuru (avec l'appui de la brigade d'intervention). En tout, trois fronts sont ouverts. En quatre jours, le M23 est délogé de ses positions clés. Samedi, Kibumba tombe après d'intenses combats. Dimanche, c'est autour de Kiwanja et de Rutshuru d'être abandonnées par les rebelles. Lundi, Rumangabo, base militaire importante, est reprise, puis Bunagana, mercredi.
Dans le même temps, les FARDC, parfois assistés de la brigade d'intervention de la Mission des Nations unies en RDC, lance des offensives plus au Nord, avec pour but d'encercler les éléments du Mouvement du 23-Mars (M23). L'armée congolaise se déploie sur deux axes : autour de Rumangabo (seule) et de Rutshuru (avec l'appui de la brigade d'intervention). En tout, trois fronts sont ouverts. En quatre jours, le M23 est délogé de ses positions clés. Samedi, Kibumba tombe après d'intenses combats. Dimanche, c'est autour de Kiwanja et de Rutshuru d'être abandonnées par les rebelles. Lundi, Rumangabo, base militaire importante, est reprise, puis Bunagana, mercredi.
Avancée des FARDC sur le terrain
Les deux hommes clés du redressement des FARDC
On avait quitté une armée congolaise démoralisée par la prise de Goma en novembre 2012. Force est de constater qu'un an après, les FARDC se sont considérablement réorganisées. Pour beaucoup d'experts, le mérite revient notamment à deux hommes : le nouveau commandant de 8e région militaire du Nord-Kivu, le major-général Lucien Bahuma Ambama (nommé en juin 2012) et le lieutenant-général François Olenga, chef d'état-major de l'armée de terre depuis décembre 2012. "Ces deux hommes ont fait plus attention à ce que la logistique soit acheminée au bon endroit, que les salaires soient payés sans retard", explique sur son blog Jason Stearns, chercheur au Rift Valley Institute.
Nommé en remplacement du controversé général Amisi, Olenga est un proche du président Joseph Kabila. "Il a le sens de la communication en temps de guerre. C'est aussi quelqu'un qui a du caractère. Cela peut faire douter l'adversaire et regonfler le moral des troupes", soulignait un analyste congolais après sa nomination. De son côté, le général Bahuma restructure le commandement militaire du Nord-Kivu et y place des hommes de confiance. Ainsi, la discipline au sein des unités s'est améliorée, pendant ou entre les opérations militaires.
Nouvelles unités
Des formations aux droits de l'homme ont également été organisées. Surtout, plusieurs nouvelles unités sont mises sur pieds. Les 321e et 322e Bataillons URR - Unités de réaction rapide - ont ainsi été formés par des instructeurs belges. Ces unités commandos de la nouvelle force de réaction rapide de l´armée régulière sont sous le commandement du colonel Mamadou Moustafa Ndala. Déterminé et efficace sur le terrain, cet officier trentenaire, natif de Watsa (Province orientale), incarne le renouveau opérationnel des FARDC.
Reste la question du renseignement. Il y a quelque mois, les officiers congolais se plaignaient d'être mal orientés, piégés par des rumeurs. Désormais, ils savent où frapper un ennemi sur lesquels ils ont plus d'informations. Le ras-le-bol d'une partie de la population contre la présence rebelle peut en partie expliquer cette amélioration. Mais, si aucune preuve tangible ne permet d'étayer cette supposition, il y a fort à parier que l'armée congolaise a pu bénéficier des moyens de surveillance onusien.
La brigade d'intervention
Loin du temps où le président ougandais Yoweri Museveni accusait l'ONU de faire du "tourisme militaire" en RDC, l'apport de la Monusco et des 3 069 hommes de sa brigade d'intervention est un élément clé pour expliquer le succès de l'offensive.
Pour la première fois, la brigade était au complet – le dernier bataillon d'infanterie du Malawi étant arrivé en octobre. Avec eux, des Casques bleus de Tanzanie et d'Afrique du Sud. "Ils ont davantage le souci de nous aider que les Uruguayens et les Indiens, qui ne viennent pas du même continent que nous", explique un lieutenant-colonel des FARDC cité, jeudi, par le quotidien français Libération.
Dès vendredi, la brigade se positionne en soutien des FARDC sur les fronts Sud (Kibati) et Nord (Rutshuru et Kiwanja). L'apport des hélicoptères onusiens MI-8s et MI-26s y ont été primordiaux pour prendre les collines tenues par les rebelles.
La présence de la brigade a aussi eu un effet psychologique indéniable, auprès des FARDC comme du M23. De plus, les soldats congolais ont pu bénéficier des rations de l'ONU.
[avec lePotentiel, Afp, Jeune Afrique]
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