Joies ici, félicitations là-bas, ainsi que sentiment de fierté, et il y a de quoi avec 17 années d’humiliation et de chosification à la sauce Rwando-ougandaise et anglo-saxonne et alliés. Mais qui est celui ou celle qui ne se réjouirait de la «fin» d’une calamité quelconque surtout quand nos femmes, filles et enfants voire nos hommes se font régulièrement tous violés. Les uns, parmi quelques thuriféraires du «régime», «intellectuels» me semble-t-il, ont même bravé le ridicule jusqu’à lancer un appel à la jeunesse congolaise, se trouvant à l’extérieur du pays, de rentrer combattre l’«adversaire» et s’attaquer par la suite à «Joseph Kabila». L’appel en soi et son mode de présentation importent peu pour le moment sauf que le fait de dissocier le personnage de « Joseph Kabila » de l’adversaire que la jeunesse congolaise combat participe de la désinformation de notre peuple et de sa jeunesse. Et la désinformation est plus qu’une collaboration, elle est un crime.
Ces jeunes, envoyés comme de la chair à canon, allaient non seulement renfoncer une position déjà abracadabrante de « Joseph Kabila », en lui créant une image de rassembleur et de pacificateur dont son « pouvoir » recherche tant en ce moment afin de se légitimer, mais également se faire laminer par les « autres », c’est-à-dire par le même « Joseph Kabila » dont Sassou Nguesso a raison de désigner comme le «cheval de Troie de Paul Kagamé».
René Guénon a appelé l’ère dans laquelle nous vivons jusqu’à maintenant une ère de confusion. Et face à cette confusion entretenue, j’hésite à parler d’exploit de la part de FARDC, voire d’un sujet de joie lorsque « Joseph Kabila », son orchestre et la Monusco, qui sustentent et sont à l’origine de ce qui est couramment désignée comme « Guerre de l’Est du Congo », mettent un terme pour le moment à leurs propres flétrissures à l’Est du Congo. Ce semblant de victoire relève plutôt d’une stratégie mise en place et qui vise à desserrer l’étau d’impopularité qui asphyxie un régime dont sa raison d’être au Congo ne se justifie. « Joseph Kabila » et ses parrains charment mais en vain en se projetant dans l’après 2016. Comment conserver le pouvoir au-delà de 2016 ? Tout serait alors bon, mais ils font semblant d’oublier que le déshonneur actuel qui est imposé à l’Est du Congo n’est stratégiquement comparable à la guerre de Kamanyonala qui avait balisé le terrain du coup d’État de Mobutu en 1965 et de son maintien à la tête du Congo. Je pense qu’il leur faille éprouver d’autres voies en lieu et place de tous ces pétards dont le bruit assourdissant fait plus sourire que peur. Et de là à certifier que les choses iront désormais de soi pour les Congolais serait vendre un optimisme béat quand la solution à la nature du conflit imposé aux Congolais dépend interminablement de ceux-là mêmes qui se payent le luxe d’une grande manipulation de notre peuple et de son élite.
En effet, c’est plus que révoltant et insultant quand des Congolais se tournent de nouveau vers les accords-cadres d’Addis-Abeba, c’est-à-dire vers les mêmes "forces" qui depuis 1885 proposent des solutions en notre lieu et place alors que nous, comme peuples, avons acquis la possibilité d’un parler vrai et libre.
Désolé mais tant que la solution au Congo ne sera jamais « congolaise », les pauvres congolais et le Congo valseront avec le « diable », mais à son rythme. C’est le cas avec la récente déclaration du Département d’État américain, qui porte la signature de Jen Psaki, son porte-parole, et appelle mais sans les nommer « les parties concernées [lesquelles alors que l’une se dilue dans la partie visible à ] retourner à la table des négociations afin de surmonter les obstacles à la signature d’un accord de paix final basé sur des principes qui établirait un cessez-le-feu permanent (sic !) ». Heureusement que nous ne sommes pas tous d’idiots ! Et dire que Mme Hilary Clinton, alors ministre des affaires étrangères des USA, et de passage au Kivu, demandait aux Congolais d’oublier le passé ! Mais à quel prix ?
Jen Psaki, le porte- parole du Département d’État américain qui a signé le communiqué susmentionné diffusé par l’ambassade américaine à Kinshasa a l’air de ne plus se souvenir du livre de son patron-président Barack Obama, « The audacity of hope » (le titre en anglais), "L’Audace D’Espérer, Une nouvelle conception de la politique américaine », sorti aux éditions Presses de la Cité en 2006 et dans lequel, Barack Obama, son auteur, demande aux Américains de se « montrer sceptiques [et de toujours penser ] que nous (Les États-Unis) pouvons à nous seuls libérer d’autres peuples de la tyrannie (qu’elle soit également américaine) [car] l’histoire offre peu d’exemples où la liberté tant désirée par un peuple est le fruit d’une intervention extérieure", (Obama : 2006 : 320). Ils peuvent certes en omettre le sens pas mais nous comme peuples opprimés qui faisons de ces propos notre arme de guerre.
C’est le schéma mental congolais qui est tout faux et qu’il faut devoir changer….
Pour sauver le pays et laver l’affront infligé au Congolais, les FARDC doivent évincer « Joseph Kabila » du pouvoir.
Ezali likambo ya mabele ....
Mufoncol Tshiyoyo
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