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RDC: le M23 en 12 dates

Written By FODABI on samedi 2 novembre 2013 | 10:07

Recherché pour crimes de guerre, le chef du M23 Bosco Ntaganda s'est spontanément constitué prisonnier en mars dernier pour être jugé par le CPI..
Recherché pour crimes de guerre, le chef du M23 Bosco Ntaganda s'est spontanément constitué prisonnier en mars dernier pour être jugé par le CPI..
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Par Tirthankar Chanda

Depuis la reprise des hostilités au Nord-Kivu, vendredi 25 octobre, l’armée congolaise soutenue par l’ONU ne cesse de marquer des points face à la rébellion. Les principales bases arrières du mouvement rebelle M23 sur le territoire congolais sont tombées au cours des derniers jours, ses combattants réduits à fuir vers l’Ouganda et le Rwanda. Il y a encore quelques semaines, les rebelles contrôlaient un large territoire de la province du Nord-Kivu.
Rappel des étapes majeures de l'évolution de la rébellion du M23.
■ Repères
Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu connaissent depuis plusieurs années des cycles de violence et de conflits armés axés autour des importantes richesses minérales et des terres fertiles de cette partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
Ici, les rébellions succèdent aux rébellions. La dernière en date est celle menée par le mouvement M23 constitué en avril 2012. Ce courant est composé d’ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qui a sévi dans la région dans les années 2000. Le CNDP était dirigé par Laurent Nkunda, général déchu de l’armée congolaise et proche du Rwanda.
Les rébellions qui ont ensanglanté le Nord-Kivu sont soutenues par les voisins rwandais et ougandais de la RDC. Le mouvement M23 ne déroge pas à la règle, même si Kigali et Kampala ont toujours nié ces allégations.
■ Chronologie
                                                                  2012
29 avril : Début d’affrontements dans le Nord-Kivu (à Masisi) entre l’armée congolaise (FARDC) et des militaires mutins.
6 mai : Publication du communiqué annonçant la création du Mouvement du 23 mars (M23). Ce mouvement dirigé par le général Bosco Ntaganda, un ancien du CNDP, doit son nom à l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et les rebelles pro-rwandais du CNDP. Les mutins du M23 invoquent le non-respect du pacte au terme duquel le gouvernement congolais s’était engagé à intégrer dans l’armée régulière les combattants du CNDP et à les maintenir dans leur fief du Nord-Kivu.
Ils redoutaient également l’extradition par Kabila de leur chef Bosco Ntaganda (surnommé « Terminator ») vers la Cour pénale internationale (CPI). L’homme est poursuivi par la CPI pour des crimes de guerres notamment l’enrôlement d’enfants. Sultani Makenga, un autre commandant du M23, a été lui aussi impliqué dans le recrutement et l’utilisation d’enfants militaires.
6 juillet : Chute de Bunagana, important post-frontière avec l’Ouganda et poumon économique de la région. La ville passe aux mains du M23.

Des membres des forces armées du M23 dans une rue de Goma, le 20 novembre 2012
REUTERS/James Akena
15-20 novembre : Offensive majeure des rebelles jusqu’aux portes de Goma, ce qui provoque l’exode massif de réfugiés. Le 20, chute de Goma, malgré la présence sur place de la force de maintien de la paix de l’ONU, la Monusco. MSF évoque « plus de 100 000 déplacés ». L’ONU accuse les rebelles d’avoir enlevé des femmes et des enfants.
24 novembre : Ouverture à Kampala (Ouganda) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Le communiqué final de la CIRGL appelle les combattants du M23 à se retirer de Goma. Les rebelles amorcent leur retrait pour se replier au nord de cette ville.
9 décembre : Début de pourparlers à Kampala entre le gouvernement congolais et le M23.
                                                                     2013
24 février : Signature d’un accord-cadre à Addis-Abeba par onze pays africains pour la pacification de l’Est congolais.
19 mars : Guerre des chefs au sein du M23, débouchant sur la présentation spontanée de Bosco Ntaganda à l’Ambassade des Etats-Unis pour se constituer prisonnier. Les autorités consulaires américaines le transfèrent à la CPI qui le recherchait depuis 2006 afin de le juger pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
28 mars : Résolution du Conseil de sécurité qui renforce la Mission de l’ONU (Monusco) en créant pour la première fois  une brigade d’intervention chargée de « neutraliser les groupes armés » opérant dans l’Est congolais.
20 mai : Recrudescence de combats dans la région frontalière entre les forces de M23 et l’armée congolaise après six mois d’accalmie.
30 août : Retrait des rebelles de la ligne de front au nord de Goma, suite à l’offensive de l’armée congolaise, soutenue par les brigades de la Monusco. C’est le véritable tournant de la guerre.

 
« Photo de famille » lors de la prise de Bunagana entre différents colonels du nord Kivu pour fêter la victoire.
RFI/Léa-Lisa Westerhoff
Fin octobre : Suspension des négociations de paix à Kampala entre la RDC et les rebelles du M23.
Les combats recommencent après deux mois de trêve, avec l’armée et la brigade d’intervention de l’ONU reprenant le contrôle de Rutshuru et Kiwanja, deux anciennes localités aux mains du M23. Le 30, reconquête par les Forces armées congolaises de Bunagana, le dernier grand fief du M23.
        
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