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On refait l’offensive des FARDC pour vous! (Videos + photos)

Written By FODABI on dimanche 10 novembre 2013 | 09:55

La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi matin avoir remporté une «victoire totale» contre les rebelles du M23, dont les derniers combattants auraient pris la fuite au Rwanda voisin. Peu après, le M23 a publié un communiqué annonçant qu’il mettait «un terme à sa rébellion». Les pays africains voisins de la RDC avait lancé un appel aux rebelles du M23 pour qu’ils renoncent à la rébellion, afin de permettre la signature rapide d’un accord de paix.Ces derniers ont également «félicité l’armée congolaise et la brigade d’intervention pour avoir repris les bastions du M23 et restauré le contrôle gouvernemental». Ils plaident toutefois pour le maintien sur place des Casques bleus de la Monusco et des hommes de la brigade d’intervention (Afrique du Sud, Malawi, Tanzanie).
«Les derniers résidus du M23 viennent d’abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des [troupes gouvernementales] qui viennent d’y entrer. C’est la victoire totale de la RDC», a indiqué vers 6h20, (5h20 en France) Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais. «Runyoni et Chanzu sont tombées, on a fini le travail», a confirmé le lieutenant-colonel Olivier Amuli, porte-parole de l’armée pour la province du Nord Kivu, dans l’est de la RDC, où se sont déroulés les combats. Le Mouvement du 23 Mars (M23) «a pris la poudre d’escampette», a indiqué sous le couvert de l’anonymat un autre officier des Forces armées de la RDC (FARDC). «Ils ont brûlé 42 véhicules et leurs dépôts de munitions; ils se sont dispersés dans tous les sens, chacun pour soi et Dieu pour tous. Les combats ont duré toute la nuit», a-t-il ajouté.
VIDEO. La RDC annonce une victoire totale contre le M23
Les forces de l’ONU se sont jointes à l’armée
Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à la frontière avec le Rwanda, les rebelles s’étaient retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l’Ouganda, à près de 2.000 mètres d’altitude : Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, d’où leur mouvement avait été lancé en avril 2012. Mbuzi était tombée lundi à la mi-journée. Dans l’après-midi, des éléments de la Brigade d’intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) s’étaient joints aux force gouvernementales pour pilonner au mortier les positions rebelles après la mort de six civils, tués par des chutes d’obus sur Bunagana, ville est située à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani «Makenga a fui vers le Rwanda».
Au début de l’offensive contre les derniers bastions rebelles, samedi, les combattants du M23 retranchés sur Mbuzi, Runyonyi et Chanzu étaient entre 200 et 300, selon les estimations.Dimanche, le président du Mouvement M23, Bertrand Bisimwa, avait ordonné un cessez-le-feu.
AUDIO. L’ordre de cessez-le-feu de Bertrand Bisimwa

Des discussions pour le désarmement du M23
Lundi, les envoyés de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs avaient appelé à la fin des combats. Ils avaient pressé Kinshasa et le M23 «de mener à bien» leurs discussions «jusqu’à un accord final fondé sur des principes permettant d’assurer le désarmement et la démobilisation du M23 et que les personnes responsables de violations des droits de l’homme rendent des comptes».
Les deux parties discutent bon an mal an à Kampala, sous l’égide de l’Ouganda, depuis décembre, mais ces pourparlers bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l’amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres violations graves des droits de l’homme.
«Exiger [du] M23 de donner une victoire militaire au [gouvernement comme] condition pour la signature de l’accord de paix relève du traditionnel populisme», a estimé Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23 sur son compte Twitter, peu après l’annonce de la chute des derniers bastions rebelles.
Le M23 est né d’une mutinerie d’anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l’armée trois ans plus tôt après un accord de paix. Au faîte de sa puissance, il avait occupé Goma pendant quelques jours en novembre, avant de se replier à quelques kilomètres sous la pression de la communauté internationale. Le Mouvement semble avoir été lâché par le Rwanda et l’Ouganda, les deux pays accusés par les Nations unies de le soutenir, et qui ont fait l’objet d’intenses pressions diplomatiques, notamment américaines, pour que cela cesse.
VIDEO. RDC : les populations soulagées après la déroute du M23
Chronologie des troubles liés à la rébellion du M23

Le M23 est constitué d’ex-militaires congolais, essentiellement rwandophones, qui se sont mutinés, réclamant le respect de l’accord du 23 mars 2009 ayant fixé les modalités de leur intégration dans l’armée. L’ONU accuse régulièrement le Rwanda et l’Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir cette rébellion, ce que ces pays réfutent.
–2012–
- 29 avr : Début d’affrontements dans le Nord-Kivu entre l’armée (FARDC) et des soldats ayant appartenu, avant leur intégration, à la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
- 6 mai : Création du M23, composé des mutins, qui exigent de rester dans leur région du Kivu (Est) et de garder dans l’armée les grades qu’ils avaient du temps qu’ils étaient au CNDP.
- 20 nov : Les rebelles du M23 prennent Goma, capitale du Nord-Kivu, province riche en ressources minières. Le 24, un sommet régional exige le retrait du M23 de Goma et demande à Kinshasa de « prendre en compte les revendications légitimes » des rebelles. Kinshasa exige un retrait avant toute négociation.
- 1er déc : Les rebelles quittent Goma. Une quinzaine de véhicules transportant des centaines d’hommes et leur matériel militaire prend la direction des positions que la rébellion occupait plus au nord.
- 9 déc : Début de pourparlers à Kampala entre le gouvernement et le M23.
- 31 déc : Sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre le M23. En novembre, le Conseil avait pris des sanctions ciblées contre trois chefs militaires du mouvement.
–2013–
- 24 fév : Onze pays africains signent un accord-cadre pour la pacification de l’Est congolais.
- 28 mars : Résolution du Conseil de sécurité qui renforce la Mission de l’ONU (Monusco) en créant pour la première fois une brigade d’intervention chargée de « neutraliser les groupes armés » en activité dans l’Est.
- 13 août : Un colonel de l’armée a fait défection avec une trentaine d’hommes au Nord-Kivu pour rejoindre le M23, indique un porte-parole de l’armée. Radio Okapi, parrainée par l’ONU, rapporte que l’officier a fait défection avec une soixantaine de militaires.
- 30 août : Les rebelles annoncent qu’ils se retirent de la ligne de front au nord de Goma, face à l’offensive d’une ampleur inédite des Casques bleus et de l’armée. Ce retrait intervient après une semaine d’affrontements et une offensive conjointe des FARDC soutenues par la brigade d’intervention de la Monusco.
- 25 oct : L’armée lance une offensive dans le Nord-Kivu, parvenant en quelques jours à déloger le M23 de la quasi-totalité du territoire qu’il occupait.
- 3 nov : L’armée pilonne les derniers bastions rebelles, aux confins du Rwanda et de l’Ouganda. Le M23 ordonne « à toutes les forces » de son mouvement « la cessation immédiate des hostilités ».
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