Vingt heures après l'assaut final sur les derniers bastions du Mouvement du 23-Mars (M23) dans l'est de la RDC, le gouvernement congolais a annoncé, mardi, avoir chassé les rebelles de Tchanzu et Runyonyi, deux collines de Rutshuru où ils s'étaient retranchés. C'est la "victoire totale", selon Kinshasa. Dans la foulée, le M23 a déclaré, dans un communiqué, la fin de la rébellion.
"Les derniers résidus du Mouvement du 23-Mars (M23) viennent d'abandonner leurs retranchements de Tshanzu et Runyonyi sous la pression des [troupes gouvernementales] qui viennent d'y entrer. C'est la victoire totale de la RDC", a indiqué, le 5 novembre vers vers 06 heure 20 (04h20 TU), Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais. Les derniers rebelles ont "fui pour la plupart vers le Rwanda" voisin, a-t-il ajouté.
"Runyoni et Chanzu sont tombées, on a fini le travail", a confirmé le lieutenant-colonel Olivier Amuli, porte-parole de l'armée dans le Nord Kivu, où se sont déroulés les combats. "Le M23 a pris la poudre d'escampette", a indiqué sous le couvert de l'anonymat un autre officier des Forces armées de la RDC (FARDC). "Ils ont brûlé 42 véhicules et leurs dépôts de munitions ; ils se sont dispersés dans tous les sens, chacun pour soi et Dieu pour tous. Les combats ont duré toute la nuit", a-t-il ajouté.
Peu après l'annonce de la chute des derniers bastions rebelles. Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23, a réagi sur son compte Twitter. "Exiger [du] M23 de donner une victoire militaire au [gouvernement comme] condition pour la signature de l'accord de paix relève du traditionnel populisme", a-t-il estimé. Comme une sorte d'aveu de la défaite militaire de son mouvement. Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, le M23 a finalement annoncé qu'il mettait un terme à sa rébellion.
"Sultani Makenga a fui vers le Rwanda"
Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à la frontière avec le Rwanda, les rebelles s'étaient retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, à près de 2 000 mètres d'altitude : Mbuzi, Runyonyi et Tshanzu, d'où leur mouvement avait été lancé en avril 2012.
Mbuzi était tombée lundi à la mi-journée, et, dans l'après-midi, des éléments de la brigade d'intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) s'étaient joints aux force gouvernementales pour pilonner au mortier les positions rebelles après la mort de six civils tués par des chutes d'obus sur Bunagana, située à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
À Kabindi, sur la route à quelques kilomètres de Bunagana, deux journalistes de l'AFP ont croisé une jeep des FARDC dont les passagers chantaient en faisant des appels de phares. Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani "Makenga a fui vers le Rwanda".
(Avec AFP)
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