A 29 ans, Francesca Tosarelli est partie seule à la rencontre des femmes engagées dans les groupes rebelles qui parsèment les hautes montagnes du Nord-Kivu.
Son projet est devenu une obsession depuis le jour où elle a rencontré, au Liban, un bataillon de femmes qui partaient se battre à Homs, dans l’enfer syrien. Ne pouvant se rendre en Syrie, la photographe a lu. Elle s’est documentée et passionnée pour ces femmes soldats “qui transgressent les codes sociaux du genre”. Elle cite volontiers Chris Coulter, anthropologue qui a longuement travaillé sur le sujet : “En temps de guerre, le code moral considère les femmes comme pacifiques et les hommes comme agressifs. Les femmes sont supposées être passives et donner la vie pendant que les hommes sont actifs et prennent la vie.”
Ce constat est encore plus répandu dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC), où l’on ne parle des femmes qu’en tant que victimes, et particulièrement des viols – l’ONU estime à 500 000 le nombre de viols commis depuis 1996, début des conflits.
Mais c’est une autre vérité que Francesca Tosarelli a voulu montrer dans ses clichés : des femmes qui veulent se venger de la barbarie d’un groupe rebelle en s’engageant dans le camp ennemi ; des commandant(e)s qui ont étudié les sciences politiques, qui tuent et font la guerre pour leurs idéaux et leurs convictions ; des soldates kidnappées par les rebelles comme le sont des centaines de jeunes hommes dans les villages de la RDC ; ou encore des épouses qui s’engagent pour accompagner leur mari sur le front. “Personne ne connaissait leur existence. Pendant des mois, elles n’ont existé que dans mes rêves de photographe, se souvient Francesca. Le meilleur moment de ce reportage, c’est quand j’ai pu photographier l’une d’entre elles. Le rêve est alors devenu réalité.”
“Boostée par l’adrénaline” et “sans jamais les juger”, elle a partagé leur quotidien. L’une des choses qui l’ont marquée est cette part de féminité que les soldates conservent : malgré une vie “extrêmement difficile dans la jungle”, elles vernissent leurs ongles, tressent leurs cheveux et ne quittent jamais leurs boucles d’oreilles. Même quand elles tuent, même quand elles pillent.
Quatre mois plus tard, en rentrant du Nord-Kivu, Francesca Tosarelli n’était pas sûre de pouvoir publier son travail. Finalement, ses photos ont été reprises par les grands titres de la presse internationale : Der Spiegel en Allemagne, O Globo au Brésil ou encore Iltalehti en Finlande… Son rêve de jeune photographe était assez unique pour être remarqué.
—Courrier international
Son projet est devenu une obsession depuis le jour où elle a rencontré, au Liban, un bataillon de femmes qui partaient se battre à Homs, dans l’enfer syrien. Ne pouvant se rendre en Syrie, la photographe a lu. Elle s’est documentée et passionnée pour ces femmes soldats “qui transgressent les codes sociaux du genre”. Elle cite volontiers Chris Coulter, anthropologue qui a longuement travaillé sur le sujet : “En temps de guerre, le code moral considère les femmes comme pacifiques et les hommes comme agressifs. Les femmes sont supposées être passives et donner la vie pendant que les hommes sont actifs et prennent la vie.”
Ce constat est encore plus répandu dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC), où l’on ne parle des femmes qu’en tant que victimes, et particulièrement des viols – l’ONU estime à 500 000 le nombre de viols commis depuis 1996, début des conflits.
Mais c’est une autre vérité que Francesca Tosarelli a voulu montrer dans ses clichés : des femmes qui veulent se venger de la barbarie d’un groupe rebelle en s’engageant dans le camp ennemi ; des commandant(e)s qui ont étudié les sciences politiques, qui tuent et font la guerre pour leurs idéaux et leurs convictions ; des soldates kidnappées par les rebelles comme le sont des centaines de jeunes hommes dans les villages de la RDC ; ou encore des épouses qui s’engagent pour accompagner leur mari sur le front. “Personne ne connaissait leur existence. Pendant des mois, elles n’ont existé que dans mes rêves de photographe, se souvient Francesca. Le meilleur moment de ce reportage, c’est quand j’ai pu photographier l’une d’entre elles. Le rêve est alors devenu réalité.”
“Boostée par l’adrénaline” et “sans jamais les juger”, elle a partagé leur quotidien. L’une des choses qui l’ont marquée est cette part de féminité que les soldates conservent : malgré une vie “extrêmement difficile dans la jungle”, elles vernissent leurs ongles, tressent leurs cheveux et ne quittent jamais leurs boucles d’oreilles. Même quand elles tuent, même quand elles pillent.
Quatre mois plus tard, en rentrant du Nord-Kivu, Francesca Tosarelli n’était pas sûre de pouvoir publier son travail. Finalement, ses photos ont été reprises par les grands titres de la presse internationale : Der Spiegel en Allemagne, O Globo au Brésil ou encore Iltalehti en Finlande… Son rêve de jeune photographe était assez unique pour être remarqué.
—Courrier international
Note :
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