Dans une interview accordée au journal Le Monde, Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale à l'International Crisis Group (ICG) a affirmé qu’ « Il n'y aura probablement pas d'accord politique entre le gouvernement congolais avec le M23 ». Quant à savoir ce que le M23 peut désormais espérer des négociations avec le gouvernement congolais, pour lui « Rien ». « Les autorités congolaises peuvent émettre des mandats d'arrêt internationaux contre les dirigeants du M23 et demander notamment à l'Ouganda de leur livrer ces personnes. L'Ouganda a dit ne pas vouloir donner l'asile politique à Bertrand Bisimwa, le président du M23. Le chef militaire du groupe, Sultani Makenga, serait quant à lui au Rwanda ».
Dans une interview accordée au journal Le Monde, Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale à l'International Crisis Group (ICG) a affirmé qu’ « Il n'y aura probablement pas d'accord politique entre le gouvernement congolais avec le M23 », se référant sans doute aux derniers propos du porte-parole du gouvernement Lambert Mende qui parlait plutôt d’une simple déclaration de Kampala.
A la question de savoir les raisons qui ont poussé le Mouvement du 23 mars (M23) à renoncer à la lutte armée, Thierry Vircoulon répond simplement : Ils sont en débandade. C'est la débâcle. Ils ont perdu la bataille sur le terrain ».
Mais il a, tout se suite ajouté, par ailleurs, qu’il y a eu un isolement diplomatique du Rwanda, qui soutenait le mouvement et, en conséquence, un lâchage effectif du M23 par Kigali.
Selon lui, le M23 lui-même a été un échec politique avant d'être un échec militaire. Il n'a jamais réussi à avoir le soutien de la population du Nord-Kivu. Enfin, le rapport de force a changé sur le terrain, car l'armée congolaise semble avoir connu une renaissance avec l'appui de la brigade d'intervention de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo).
Il a ajouté que la direction du M23 a affirmé vouloir poursuivre « par des moyens purement politiques la recherche de solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création ».
Quant à savoir ce que le M23 peut désormais espérer des négociations avec le gouvernement congolais, pour lui « Rien ». « Les autorités congolaises peuvent émettre des mandats d'arrêt internationaux contre les dirigeants du M23 et demander notamment à l'Ouganda de leur livrer ces personnes. L'Ouganda a dit ne pas vouloir donner l'asile politique à Bertrand Bisimwa, le président du M23. Le chef militaire du groupe, Sultani Makenga, serait quant à lui au Rwanda ».
Thierry Vircoulon insiste pour dire qu’ « On ne se dirige pas vers la signature d'un accord entre le gouvernement congolais et la direction du M23. Parler de pourparlers était un subterfuge de Kinshasa pour gagner du temps », dit-il.
Selon lui, « Le gouvernement congolais a toujours privilégié l'option militaire. Lors des pourparlers de Kampala [la capitale de l'Ouganda, ndlr], il a été forcé de s'asseoir à la table des négociations parce qu'il venait de perdre Goma. Et s'il a maintenu le théâtre des négociations, c'était pour ne pas heurter le président ougandais, qui en était l'orchestrateur, et pour ne pas apparaître comme le méchant dans l'histoire ».
Quant à l’avenir des combattants de ce mouvement, pour Thierry Vircoulon, « On peut imaginer que les simples soldats seront réintégrés dans l'armée congolaise si Kinshasa leur en fait l'offre. Ce n'est pas impossible. Mais pour les dirigeants, il n'en est plus question. Le plus logique est que le gouvernement congolais les réclame par la voie judiciaire ».
Il a souligné que « beaucoup de combattants sont réfugiés au Rwanda depuis l'année dernière, mais ils sont désormais embarrassants pour ce pays, tout comme pour l'Ouganda, dont les liens avec le M23 ont été dévoilés ».
Il a rappelé que « Les envoyés spéciaux des Nations unies dans la région des Grands Lacs ont souligné que ce n'était "qu’une étape vers la résolution du conflit et de l’instabilité persistante, ainsi que l’éradication de tous les acteurs armés illégitimes en RDC" …».
Par ailleurs, « Il existe effectivement une vingtaine de groupes armés dans le Nord-Kivu. La question est désormais de savoir si le M23 est le premier d'entre eux à tomber. Et si cela marque le début d'une nouvelle dynamique et stratégie contre les groupes armés lancée par Kinshasa et l'ONU ou si c'est un exemple unique » ; s’interroge-t-il.
Pour autant, Thierry Vircoulon constate que « Les autorités congolaises ont dit s'intéresser à la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda [un groupe armé hutu qui lutte contre Kigali, ndlr]. Ce pourrait être le début d'une politique de neutralisation des groupes armés mise en place par le gouvernement congolais et les Nations unies. Ils en ont les moyens militaires et ont fait leurs preuves avec le M23 ».
Thierry Vircoulon note que « L'option militaire est cependant limitée à plusieurs égards : il manque un programme de démobilisation et de réintégration des combattants congolais, qui n'existe que pour les combattants étrangers. Par ailleurs, la question qui se pose est de savoir si la tactique qui a fonctionné avec le M23 peut également fonctionner contre tous les autres, qui constituent une grande diversité de groupes en termes de tactique, d'implantation, et ne représentent donc pas tous le même danger. Certains fonctionnent sur un mode de guérilla, d'autres ont une implantation locale forte ».
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