Rumangabo, c’est une ancienne base militaire un peu désuète construite sous la colonisation belge. Depuis un an, elle était devenue l’état-major du M23. Et selon des membres de la rébellion qui se sont rendus et que j’ai pu rencontrer ce matin, leur chef Sultani Makenga vivait il y a encore quelques jours dans l’une de ces jolies maisons qui se dressent sur les collines.
Aujourd’hui, plus rien. Les locaux ont été visiblement abandonnés à la hâte. Pour preuve, les importants stocks de munitions qui occupent trois bâtiments. Des dizaines de caisses en bois remplies de cartouches, de mitrailleuses venues de Russie, mais aussi des munitions, des lance-roquettes ou des grenades sont restées sur place.
Avancée des troupes vers la frontière ougandaise
L’armée congolaise s’est d’ailleurs largement servie dans ces stocks, pour pouvoir poursuivre l’offensive. Vers 12 heures, heure locale, les forces congolaises se sont attaquées à la localité de Tshanzu, à une dizaine de kilomètres de Rumangabo, à l’Est en direction de la frontière ougandaise. Tshanzu, dernière place forte du M23 et le véritable QG opérationnel de la rébellion. C’est là qu’arrivaient les armes et que résidait le gros des troupes.
Il est difficile de dire à l’heure actuelle si le M23 offre une résistance, mais sa position est en tout cas compliquée, au pied d’une colline, entourée d’une forêt très dense. Seule certitude, l’armée congolaise semble bien décidée à capitaliser sur son succès des deniers jours, et aller jusqu’au bout pour récupérer le contrôle de son territoire.
Un transporteur de troupes de la Monusco protège des déplacés qui ont fui les combats dans la zone de Kibumba à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma.
Léa-Lisa Westerhoff/RFI
Un transporteur de troupes de la Monusco protège des déplacés qui ont fui les combats dans la zone de Kibumba à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma.
Léa-Lisa Westerhoff/RFI
Par RFI |
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